1- IA, évidemment

Peut-on vraiment l’ignorer, en 2024? L’intelligence artificielle connaît nos goûts, nos habitudes, elle propose des recettes à partir de ce qu’il y a dans notre frigo et dresse notre liste d’épicerie pour les ingrédients manquants.

Parlant d’épicerie, mentionnons que l’IA sillonnera également les allées des supermarchés. On pourra la remarquer notamment sur les étiquettes électroniques. Elle permettra une tarification dynamique des produits en fonction de leur date de péremption, par exemple. Elle contribuera ainsi à la lutte contre le gaspillage alimentaire.

En restauration, elle continue d’avancer. Des assistants robotisés font partie des brigades et assurent des cuissons uniformes. Demain, sans doute, l’IA conversationnelle pourra prendre notre commande au service au volant, reconnaître notre voix et nous suggérer notre dessert favori. Ensuite, elle nous proposera des restos en fonction de nos préférences.

L’IA peut aider les fabricants alimentaires dans différents aspects de leur travail, dont la gestion des stocks. Avant longtemps, elle saura développer de nouveaux produits et évaluer leur succès potentiel. Apparemment, elle pourrait même générer une espèce de fausse langue munie de capteurs en mesure de percevoir les goûts comme nos propres papilles gustatives. Non, on ne l’arrête pas le progrès.

2- Nourrir le cerveau

S’il est une préoccupation universelle, surtout en vieillissant, c’est bien la santé du cerveau. Et l’acuité des fonctions cognitives, par ricochet.

On sait qu’en milieu de vie s’amorce une détérioration graduelle et toute naturelle de la mémoire et des capacités mentales. Le corps est ainsi fait. Bien sûr, il est utile de maintenir son cerveau stimulé grâce aux mots croisés ou autres exercices du genre. Mais miser sur de saines habitudes de vie serait plus profitable pour contrer ce déclin. Pas surprenant, donc, que plusieurs se tournent vers des aliments qui favorisent de bonnes fonctions cérébrales. D’ailleurs, selon les prévisions, le marché des aliments et boissons fonctionnels pour la santé cérébrale atteindrait, d’ici 2030, 40,34 milliards $.

Toujours dans l’optique de bonnes habitudes, on évoque de plus en plus la diminution de la consommation d’alcool ou de café et l’augmentation de la consommation de produits alimentaires « bénéfiques » pour le cerveau. Des entreprises ont flairé la bonne affaire. Si certaines ont repéré des substituts aux éléments pointés du doigt, d’autres ont développé des aliments additionnés de stimulants cognitifs naturels.

Le créneau est encore assez peu exploité. Mais compte tenu du marché potentiel, il est évident que toute entreprise qui commercialise des produits dont les ingrédients sont associés à la préservation des fonctions cérébrales aurait grand intérêt à miser sur ces éléments pour son positionnement.

3- 0 % d’alcool, 100 % de goût

On l’a mentionné plus tôt, nombreux sont ceux qui réduisent leur consommation d’alcool. Ils le font pour leur santé cérébrale, on l’a déjà dit, mais aussi pour leur santé en général ou la qualité de leur sommeil. Désormais, il n’y a pas que les chauffeurs désignés qui freinent leur consommation.

À l’inverse de la consommation d’alcool qui régresse, la consommation de boissons non alcoolisées progresse. Parallèlement à ça, on remarque un intérêt grandissant pour les produits à faible teneur en alcool. Mais attention, il ne suffit pas de simplement réduire le taux d’alcool de son produit pour satisfaire les consommateurs. Plus que jamais, ceux-ci s’attendent à un breuvage peu ou pas alcoolisé, certes, mais ils s’attendent surtout à une boisson savoureuse. Fini le temps où on sacrifiait volontiers le goût lorsqu’on voulait boire une bière sans alcool. Les brasseurs et microbrasseurs l’ont bien compris. Ils ont travaillé fort au cours des dernières décennies et plusieurs offrent désormais des bières sans alcool de grande qualité. Pour les vins, le travail se poursuit.

L’avenir nous réserve sans doute plus de produits contenant moins d’alcool. Il nous réserve peut-être aussi de nouvelles normes d’étiquetage. Certains pays ont déjà opté pour des étiquettes d’avertissement sur les bouteilles de vin, un peu comme ce qu’on retrouve sur les paquets de cigarettes. Par cette mesure, on souhaite conscientiser davantage les gens à leur consommation d’alcool.

On peut dire que la SAQ avait vu juste, il y a une trentaine d’années : la modération a bien meilleur goût.

4- Les clients de demain

On connaissait les baby-boomers, les X, les millénariaux. Il faudra désormais ajouter une strate avec la génération alpha (personnes nées entre 2010 et 2024). Bien qu’il s’agisse d’un segment plutôt restreint, il vaut la peine qu’on s’y attarde. Sous peu, les alphas représenteront d’importantes sommes en marketing alors déjà, on essaie de prévoir les comportements qu’ils adopteront comme consommateurs.

Les plus âgés de cette génération entrent dans l’adolescence. Ils sont nés en pleine ère numérique. Ils baignent dans la technologie depuis. Leurs vedettes préférées sont sur TikTok ou YouTube. Cela aura forcément un impact sur la façon de les rejoindre et leur présenter des produits, éventuellement.

Pour plusieurs parents d’alphas, l’alimentation passe par la santé et la variété. Aussi, la plus récente génération est exposée à une grande diversité culinaire (grâce aux technologies et aux voyages, notamment) et à un multiculturalisme riche. Tout ça pourrait facilement mener à plus d’ouverture, côté bouffe.

C’est une toute nouvelle clientèle qui se pointe à l’horizon. Pensez-y bien…

5- Goûter au vrai goût

Quiconque visite l’épicerie de temps à autre a remarqué la multiplication des produits à base de plantes ultratransformés. On parle ici des substituts comme la fausse viande ou le faux-mage, pour ne nommer que ceux-là.

Ces produits s’adressent essentiellement à ceux qui mangent de la viande, ce qui représente la grande majorité des consommateurs. Gageons qu’ils ont moins d’intérêt pour les végétariens ou végétaliens qui privilégient la qualité des aliments autant que la saveur. La longue liste d’ingrédients de ces produits hautement transformés les aura probablement désintéressés.
La première vague des nouveaux produits végétaux a attiré plusieurs curieux. Ils ont voulu goûter les produits de remplacement… pour les comparer aux produits d’origine. Mais qu’arrive-t-il une fois la vague passée?

Peut-être que la comparaison n’est finalement pas la solution. Si on optait pour les produits végétaux… parce qu’ils sont savoureux. Si on proposait des aliments à base de plantes qui goûtent ce que les plantes ont de meilleur à offrir. Pourquoi ne pas faire découvrir de nouvelles saveurs végétales aux consommateurs plutôt que des burgers qui imitent le bœuf et des croquettes qui reproduisent le poulet? Elle est peut-être là, la solution.